P. Aurelio, missionnaire carme italien (de Cuneo), écrit ce blog, est en Centrafrique depuis 1992 Après 11 ans à Bouar, il est curé pendant 17 ans à Bozoum, où la Mission s'occupe de 40 villages et de 20 écoles (de la maternelle au lycée), un centre pour 200 orphelins, un dispensaire et d'autres activités de développement Depuis novembre 2020, il est à Baoro. Le 23 février 2024 il est nommé évêque coadjuteur de Bangassou, diocèse de 135 000 km2 situé au sud-est de la Centrafrique
dimanche 31 mars 2013
Paques 2013
… et cette année aussi nous avons réussi à célébrer la Pâque, en dépit de la rébellion, de la peur et tout!
Dieu merci, nous avons célébré une veillée de Pâques magnifique hier soir, avec plus de 120 baptêmes.
Et la Parole de Dieu nous a aidés à vivre l'espérance de Dieu dans la vie quotidienne, avec le peuple d'Israël qui voit les soldats de l'Egypte ... Baruch qui nous rappelle que seul un peuple en paix avec Dieu peut vivre en paix.
Et puis l'Evangile de la Résurrection, avec les femmes (dont il y en nom et prénom, comme pour souligner une preuve directe et vérifiable par les lecteurs de Luc) qui deviennent les premiers témoins du Christ Ressuscité.
Ce matin, la grande Messe de Pâques. Nous nous retrouvons avec un bataillon d'enfants de chœur (25) et danseuses (30), les catéchistes, etc, autour de ceux qui ont été baptisés ce soir-là. Et nous retournons à ce grand don de la foi qui doit être conservée avec soin, comme un jeune plant, qui est petite au commencement, mais qui, avec le Christ, peut apporter de grandes fruits!
Et après la messe, les baptisés partent accompagnés par les amis et la famille pour une fête dans le quartier.
Et la musique et les chants qui avaient rempli la grande place descendent remplir l'ensemble de la ville
Joyeuses Pâques à vous aussi!
jeudi 28 mars 2013
un peu de calme après le coup d'état en Centrafrique
Ici, à Bozoum ça va pour le moment…. nous avons pu résister à la première
vague .... et grâce à Dieu, avec peu de dégâts ...
A Bangui, la capitale, il y a une catastrophe ... Les rebelles, les faux rebelles, des voyous, etc ont profité de la situation pour piller tout le possible: particuliers, entreprises, sociétés, ONG (MSF et d'autres), la Croix-Rouge, des agences des Nations Unies (UNICEF, PAM), des paroisses, des couvents, des écoles, des hôpitaux, des radios locales ...
Puis ils se sont éparpillé dans le reste du pays…
A Bangui, la capitale, il y a une catastrophe ... Les rebelles, les faux rebelles, des voyous, etc ont profité de la situation pour piller tout le possible: particuliers, entreprises, sociétés, ONG (MSF et d'autres), la Croix-Rouge, des agences des Nations Unies (UNICEF, PAM), des paroisses, des couvents, des écoles, des hôpitaux, des radios locales ...
Puis ils se sont éparpillé dans le reste du pays…
Mardi soir ils étaient à Baoro, où ils sont venus à notre Mission, et ils
ont exigé de l'argent et une voiture (mais après un ami musulman a réussi à les
convaincre à la rendre...).
Les rebelles sont venus ici à Bozoum, mardi soir, ils ont tiré un peu , ils ont défoncés les portes de la caserne de la police, de la police et de l'armée (dont les hommes avaient fui depuis longtemps...), ont pillé un peu, et vidé la station d'essence ....
Ce matin, j'ai apporté la communion aux malades. Je suis allé à pied (parce que les voitures ont été envoyé ailleurs, pour éviter de les faire voler par les rebelles). Ce fut aussi l'occasion de voir un peu les gens dans les quartiers ... Ils ont un peu de peur, mais ils sont assez calme et avec quand même l’espoir que le pire est passé ...
La tension est grande, mais ce matin, est venu un chrétien, un enseignant, et m'a remercié parce que nous sommes restés : notre présence l’a beaucoup aidé à tenir le coup et à ne pas paniquer.
Et la proximité de beaucoup de personnes dans ces jours, ici à Bozoum, le confirme. Le fait qu'ils ne sont pas venus pour voler ou piller la Mission de Bozoum, est du en grande partie au fait que les gens et beaucoup de jeunes ont tout fait pour l'éviter, lorsque les rebelles sont venus ici ...
En fait, ils sont arrivés dans la nuit de mardi ... mais nous n'avons pas eu le plaisir de faire leur connaissance...
La présence et la prière de notre province, des moines et des moniales, des amis en Italie, en République Tchèque, en France, Cameroun, Mexique, etc est très forte : nous en faisons expérience d'une façon extraordinaire! Ça nous donne beaucoup de force.
Notre communion avec les autres missions en Centrafrique aussi est très forte, et nous a fait du bien de pouvoir téléphoner ou parler à la radio : ça nous encourage à continuer!
Maintenant, si les choses se calment ... nous devons penser à l'avenir. Honnêtement, avec des nombreux signes que j'ai lu et vu ici et là, je pense que nous devons nous préparer à une période d'instabilité, pendant au moins deux ans ...
Mais .. comme Guareschi, l’écrivain de don Camillo, disait quand il était prisonnier de guerre en Allemagne : « Je ne meurs pas, même s’ils vont me tuer »
Par la grâce de Dieu, et la compagnie des frères et sœurs, nous allons de l’avant, parce que Son peuple ici en Centrafrique en a besoin ...
Les rebelles sont venus ici à Bozoum, mardi soir, ils ont tiré un peu , ils ont défoncés les portes de la caserne de la police, de la police et de l'armée (dont les hommes avaient fui depuis longtemps...), ont pillé un peu, et vidé la station d'essence ....
Ce matin, j'ai apporté la communion aux malades. Je suis allé à pied (parce que les voitures ont été envoyé ailleurs, pour éviter de les faire voler par les rebelles). Ce fut aussi l'occasion de voir un peu les gens dans les quartiers ... Ils ont un peu de peur, mais ils sont assez calme et avec quand même l’espoir que le pire est passé ...
La tension est grande, mais ce matin, est venu un chrétien, un enseignant, et m'a remercié parce que nous sommes restés : notre présence l’a beaucoup aidé à tenir le coup et à ne pas paniquer.
Et la proximité de beaucoup de personnes dans ces jours, ici à Bozoum, le confirme. Le fait qu'ils ne sont pas venus pour voler ou piller la Mission de Bozoum, est du en grande partie au fait que les gens et beaucoup de jeunes ont tout fait pour l'éviter, lorsque les rebelles sont venus ici ...
En fait, ils sont arrivés dans la nuit de mardi ... mais nous n'avons pas eu le plaisir de faire leur connaissance...
La présence et la prière de notre province, des moines et des moniales, des amis en Italie, en République Tchèque, en France, Cameroun, Mexique, etc est très forte : nous en faisons expérience d'une façon extraordinaire! Ça nous donne beaucoup de force.
Notre communion avec les autres missions en Centrafrique aussi est très forte, et nous a fait du bien de pouvoir téléphoner ou parler à la radio : ça nous encourage à continuer!
Maintenant, si les choses se calment ... nous devons penser à l'avenir. Honnêtement, avec des nombreux signes que j'ai lu et vu ici et là, je pense que nous devons nous préparer à une période d'instabilité, pendant au moins deux ans ...
Mais .. comme Guareschi, l’écrivain de don Camillo, disait quand il était prisonnier de guerre en Allemagne : « Je ne meurs pas, même s’ils vont me tuer »
Par la grâce de Dieu, et la compagnie des frères et sœurs, nous allons de l’avant, parce que Son peuple ici en Centrafrique en a besoin ...
Le Commissariat de Police de Bozoum... pillé par les rebelles |
dimanche 24 mars 2013
Dimanche des Rameaux 2013
Jours de Passion ... pour la Centrafrique!
La rébellion qui a commencé en Décembre, arrivant à Noël à la périphérie de Bangui, s'était arrêté au début de Janvier, avec une série d'accords entre rebelles et gouvernement signés à Libreville (Gabon). Un gouvernement d'unité nationale a été mis en place ... en dépit de toutes les difficultés (plusieurs ministres sur le même portefeuille ... lorsqu'il y avait le titulaire était issu de l'opposition ou des rebelles ...).
Il y a dix jours, les rebelles avaient "enlevé" cinq ministres (appartenant au mouvement de rébellion ....) et lancé un ultimatum ... Expiré le temps, malgré quelques faibles concessions de la part du président, les rebelles ont lancé une offensive (même si, pour être honnête ... ils n’avaient jamais cessé de faire la guerre ...).
Jeudi ils ont occupé Bouka et Batangafo, et vendredi Bossanoga, la ville natale du président ...
Vendredi matin, nous avons vu le départ des militaires et des forces de l’ordre, ainsi que des fonctionnaires de l'État ... et d’une grande partie de la population.
Ici, nous avons essayé de prendre quelques précautions : dans l'après-midi nous avons fait partir de 2 voitures à Bouar, à 250 km, avec deux volontaires italiens et deux sœurs. A ceux-ci se sont ensuite ajoutées de nombreuses personnes qui voulaient fuir la ville ....
Samedi vers 13h ... en prenant le café ... nous entendons beaucoup de coups de feu ... Vous pouvez imaginer la peur! Nous nous organisons pour nous préparer au pire (arrivée de la rébellion, la violence et l'intimidation, le vol de voitures, argent, etc), mais plus tard, nous apprenons que ce n’était que des militaires, qui voulaient voler des motos pour fuir, et ils ont tiré pour se le faire donner...
Ce matin, dimanche des Rameaux, nous nous sommes réunis pour la messe du dimanche des Rameaux. A la procession il y avait que peu de gens ... et j'ai pensé qu’à la Messe il n’en aurait pas eu beaucoup plus ...
Au lieu de cela, à l'Evangile, l'église était comble!
Lire l'Evangile, Jésus qui a souffert et est mort pour nous ... ici et maintenant, dans une situation de violence et d'abus, c’est très touchant.
Après la communion, la Chorale a fait un chant: «Aye so kwe Gbya a sala, e gonda Gbya, e gonda Gbya", ce qui signifie, » pour tout ce que le Seigneur a fait, louons le Seigneur! » Et les gens ont chanté avec enthousiasme, brandissant les feuilles des palmiers ...
Et vraiment, ce temps peut être encore un temps de grâce pour grandir dans la foi, dans la charité (même avec l’accueil de ceux qui ont dû fuir ...) et de l'espoir.
Et seule la Croix, encore une fois, c'est le seul espoir, pas la violence ou la haine ...
Les rebelles ont pris Bangui ... et le pouvoir. C’est une page qui tourne ... mais pour la Centrafrique ... il semble que la page est toujours la même: les coups d’état, la violence, le pillage ...
La rébellion qui a commencé en Décembre, arrivant à Noël à la périphérie de Bangui, s'était arrêté au début de Janvier, avec une série d'accords entre rebelles et gouvernement signés à Libreville (Gabon). Un gouvernement d'unité nationale a été mis en place ... en dépit de toutes les difficultés (plusieurs ministres sur le même portefeuille ... lorsqu'il y avait le titulaire était issu de l'opposition ou des rebelles ...).
Il y a dix jours, les rebelles avaient "enlevé" cinq ministres (appartenant au mouvement de rébellion ....) et lancé un ultimatum ... Expiré le temps, malgré quelques faibles concessions de la part du président, les rebelles ont lancé une offensive (même si, pour être honnête ... ils n’avaient jamais cessé de faire la guerre ...).
Jeudi ils ont occupé Bouka et Batangafo, et vendredi Bossanoga, la ville natale du président ...
Vendredi matin, nous avons vu le départ des militaires et des forces de l’ordre, ainsi que des fonctionnaires de l'État ... et d’une grande partie de la population.
Ici, nous avons essayé de prendre quelques précautions : dans l'après-midi nous avons fait partir de 2 voitures à Bouar, à 250 km, avec deux volontaires italiens et deux sœurs. A ceux-ci se sont ensuite ajoutées de nombreuses personnes qui voulaient fuir la ville ....
Samedi vers 13h ... en prenant le café ... nous entendons beaucoup de coups de feu ... Vous pouvez imaginer la peur! Nous nous organisons pour nous préparer au pire (arrivée de la rébellion, la violence et l'intimidation, le vol de voitures, argent, etc), mais plus tard, nous apprenons que ce n’était que des militaires, qui voulaient voler des motos pour fuir, et ils ont tiré pour se le faire donner...
Ce matin, dimanche des Rameaux, nous nous sommes réunis pour la messe du dimanche des Rameaux. A la procession il y avait que peu de gens ... et j'ai pensé qu’à la Messe il n’en aurait pas eu beaucoup plus ...
Au lieu de cela, à l'Evangile, l'église était comble!
Lire l'Evangile, Jésus qui a souffert et est mort pour nous ... ici et maintenant, dans une situation de violence et d'abus, c’est très touchant.
Après la communion, la Chorale a fait un chant: «Aye so kwe Gbya a sala, e gonda Gbya, e gonda Gbya", ce qui signifie, » pour tout ce que le Seigneur a fait, louons le Seigneur! » Et les gens ont chanté avec enthousiasme, brandissant les feuilles des palmiers ...
Et vraiment, ce temps peut être encore un temps de grâce pour grandir dans la foi, dans la charité (même avec l’accueil de ceux qui ont dû fuir ...) et de l'espoir.
Et seule la Croix, encore une fois, c'est le seul espoir, pas la violence ou la haine ...
Les rebelles ont pris Bangui ... et le pouvoir. C’est une page qui tourne ... mais pour la Centrafrique ... il semble que la page est toujours la même: les coups d’état, la violence, le pillage ...
dimanche 10 mars 2013
d'un Pape à l'autre...
Ces dernières semaines, nous avons vécu la fin d'un pontificat, celui de Benoît XVI, et nous allons assister à l'élection d'un nouveau pape
Il s’agit des moments historiques, dans le vrai sens du mot.
Benoit XVI est (était) un grand Pape Très peu connu: combien de personnes m'ont dit au fil des ans: «Je n'aime pas ce Pape». Alors je posais la question , "mais vous avez au moins lu un discours, une de ses homélies, un document? ». Et la réponse était toujours:« Non »!
Un très grand théologien, mais très simple dans sa prédication et dans ses documents. Et dans ses livres, en particulier ceux sur Jésus : c’est quelqu’un qui n'a pas peur de se poser des questions, et des GRANDES questions, et donner des réponses.
Et il aime d'une manière spéciale l’Afrique. Continent où, en tant que Pape, il est venu 2 fois. Auquel il a consacré un synode, et un document exceptionnel: Africae Munus. Continent qu'il a appelé «le poumon spirituel du monde»! Désolé pour le silence ... mais j'ai eu un petit problème de santé... mais maintenant ça va…
et maintenant ... nous voici de nouveau à prier pour le choix d'un nouveau pape - Il est vrai que les derniers Papes ont été l'une plus
grand que l'autre... Nous
verrons la surprise pour nous le
Saint-Esprit!
Tout juste pour aider à réfléchir en souriant ... Je vous propose ce texte du cardinal Dolan, évêque de New York ...
Tout juste pour aider à réfléchir en souriant ... Je vous propose ce texte du cardinal Dolan, évêque de New York ...
Le don de notre Saint-Père
14 juillet 2011
---------------
Il y a à peu près un mois, j'étais à Washington, DC, pour - what else?- une autre réunion.
Au petit déjeuner ce matin-là, j'ai sursauté en voyant un reportage sur l'Eglise dans le journal de cette ville; pas vraiment surpris de voir une histoire au sujet de l'Eglise, non - ils en publient souvent - mais plutôt d'en voir une positive avec de bonnes nouvelles!
Cela, c'était révolutionnaire!
Il semblait en effet qu'une petite mais dynamique paroisse épiscopalienne de la banlieue de DC du Maryland, Saint Luc, avait décidé d'accepter l'invitation du Pape Benoît XVI et de renouer avec Rome.
Le journal rapportait qu'une telle démarche demandait audace et courage, mais que cette décision avait été prise avec une seule voix contre, et que les gens étaient ravis.
Qu'est-ce qui a motivé cette décision audacieuse? interrogeait la journaliste. Notant que les paroissiens étaient pour la plupart des gens de couleur, originaires d'Afrique et des Caraïbes, la journaliste se demandait si des attitudes «conservatrices» avaient façonné le mouvement.
Par exemple, elle se demandait si les paroissiens étaient contrariés parce que l'Eglise anglicane ordonnait désormais des femmes prêtres et évêques?
Le pasteur répondit calmement: il pariait, en effet, que ses ouailles y étaient opposés, mais que cette question n'était pas le motif qui avait poussé aux retrouvailles avec Rome.
Eh bien alors, poursuivait la journaliste, se pourrait-il qu'ils soient en colère parce que l'anglicanisme approuve désormais le mariages entre personnes de même sexe, et le «droit à l'avortement»?
Encore une fois, répondit le pasteur, mon peuple n'est pas d'accord avec ces décisions, mais cette opposition n'a pas été la raison de leur décision de rejoindre Rome.
Très curieux, insistait la journaliste, demandant: mais alors, qu'est-ce qui a motivé une décision si rapide?
C'est simple, a répondu le pasteur: c'est notre désir d'être réuni avec le Successeur de saint Pierre, l'évêque de Rome, le pape Benoît XVI.
Nous, catholiques de toujours, tenons cela pour acquis, je le crains. Ou, encore plus inquiétant, nous considèrons parfois l'unité avec le Saint-Père en quelque sorte comme une entrave. Nous sommes un peu gênés par moments, il me semble par le fait qu'une partie essentielle de notre credo catholique est l'amour et la fidélité au Pape.
C'est rarement le cas avec les gens qui entrent dans l'Eglise. Quand je parle avec nos catéchumènes et nos candidats, par exemple, ils sont impatients d'avoir ce lien avec leur assurance terrestre d'unité avec Jésus et son Église apostolique: notre Saint-Père. Cela fait partie de la splendeur et de l'attraction du catholicisme romain. Pas pour certains catholiques qui le sont depuis toute une vie. Ceux-là regardent le Pape comme les anglais la reine Elizabeth: les Britanniques sont fiers d'elle, ils l'applaudissent, elle est un grand symbole de l'unité nationale, mais elle n'a aucune autorité réelle, et rien à dire sur leurs vies.
14 juillet 2011
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Il y a à peu près un mois, j'étais à Washington, DC, pour - what else?- une autre réunion.
Au petit déjeuner ce matin-là, j'ai sursauté en voyant un reportage sur l'Eglise dans le journal de cette ville; pas vraiment surpris de voir une histoire au sujet de l'Eglise, non - ils en publient souvent - mais plutôt d'en voir une positive avec de bonnes nouvelles!
Cela, c'était révolutionnaire!
Il semblait en effet qu'une petite mais dynamique paroisse épiscopalienne de la banlieue de DC du Maryland, Saint Luc, avait décidé d'accepter l'invitation du Pape Benoît XVI et de renouer avec Rome.
Le journal rapportait qu'une telle démarche demandait audace et courage, mais que cette décision avait été prise avec une seule voix contre, et que les gens étaient ravis.
Qu'est-ce qui a motivé cette décision audacieuse? interrogeait la journaliste. Notant que les paroissiens étaient pour la plupart des gens de couleur, originaires d'Afrique et des Caraïbes, la journaliste se demandait si des attitudes «conservatrices» avaient façonné le mouvement.
Par exemple, elle se demandait si les paroissiens étaient contrariés parce que l'Eglise anglicane ordonnait désormais des femmes prêtres et évêques?
Le pasteur répondit calmement: il pariait, en effet, que ses ouailles y étaient opposés, mais que cette question n'était pas le motif qui avait poussé aux retrouvailles avec Rome.
Eh bien alors, poursuivait la journaliste, se pourrait-il qu'ils soient en colère parce que l'anglicanisme approuve désormais le mariages entre personnes de même sexe, et le «droit à l'avortement»?
Encore une fois, répondit le pasteur, mon peuple n'est pas d'accord avec ces décisions, mais cette opposition n'a pas été la raison de leur décision de rejoindre Rome.
Très curieux, insistait la journaliste, demandant: mais alors, qu'est-ce qui a motivé une décision si rapide?
C'est simple, a répondu le pasteur: c'est notre désir d'être réuni avec le Successeur de saint Pierre, l'évêque de Rome, le pape Benoît XVI.
Nous, catholiques de toujours, tenons cela pour acquis, je le crains. Ou, encore plus inquiétant, nous considèrons parfois l'unité avec le Saint-Père en quelque sorte comme une entrave. Nous sommes un peu gênés par moments, il me semble par le fait qu'une partie essentielle de notre credo catholique est l'amour et la fidélité au Pape.
C'est rarement le cas avec les gens qui entrent dans l'Eglise. Quand je parle avec nos catéchumènes et nos candidats, par exemple, ils sont impatients d'avoir ce lien avec leur assurance terrestre d'unité avec Jésus et son Église apostolique: notre Saint-Père. Cela fait partie de la splendeur et de l'attraction du catholicisme romain. Pas pour certains catholiques qui le sont depuis toute une vie. Ceux-là regardent le Pape comme les anglais la reine Elizabeth: les Britanniques sont fiers d'elle, ils l'applaudissent, elle est un grand symbole de l'unité nationale, mais elle n'a aucune autorité réelle, et rien à dire sur leurs vies.
Est-ce ainsi que nous pensons au Pape? Qu'il est juste un symbole?
Pour paraphraser la grande romancière catholique Flannery O'Connor, "Si la papauté n'est qu'un symbole, qu'elle aille au diable!"
Walker Percy, un autre écrivain célèbre et lui-même converti à la foi catholique observait: "Ce n'est pas que nous, catholiques, sommes la seule religion avec un pape. Chaque personne, chaque religion, a un "pape". C'est juste que, pour un catholique, le "pape", ce n'est pas moi. Pour un catholique, je ne suis pas la voix définitive dans la foi; quelqu'un d'autre l'est, et nous l'appelons "notre Saint-Père."
Ainsi, la semaine dernière, un journaliste local a critiqué le pape Benoît parce qu'il maintenait la tradition de l'Eglise sur l'ordination des seuls hommes à la prêtrise. Ce n'est pas que ce journaliste soit contre le pape; il pense juste que lui seul mérite obéissance, ou le prêtre dissident qu'il exalte dans l'article , plutôt que le Pape.
Ces réflexions viennent à l'esprit, quelques semaines après que le pape
Benoît XVI ait célébré le 60e anniversaire de son ordination sacerdotale, le 29
Juin, fête de saint Pierre et saint Paul.
Au cœur de notre foi catholique, il n'y a pas tant le Pape que Jésus. Sauf que nous avons la joie de croire que Jésus a chargé Pierre d'être le berger de son Église, lui donnant les clés pour le faire; et que le successeur de Pierre, le Pape, continue cette mission.
Nous, les catholiques, nous savons que les papes aussi sont des pécheurs. ... Nous savons ainsi que le charisme du Pape n'est pas de changer l'enseignement de l'Eglise pour accueillir nos derniers désirs, mais de nous pousser à changer nos vies afin de nous conformer à la volonté de Dieu.
Parfois, il faut l'évènement d'une entière paroisse épiscopalienne rejoignant Rome pour nous rappeler quel grand don nous avons dans la personne et le ministère du Successeur de saint Pierre.
Dans l'article, une femme ex-anglicane racontait que le moment le plus émouvant pour elle fut quand, pendant la prière eucharistique, le pasteur pria pour "Benoît, notre pape".
Comme le notait Walker Percy: "Enlevez-nous Rome, et ce qui nous restera, c'est Berkeley !" (ndt: prestigieuse université californienne)
Viva il Papa!
Au cœur de notre foi catholique, il n'y a pas tant le Pape que Jésus. Sauf que nous avons la joie de croire que Jésus a chargé Pierre d'être le berger de son Église, lui donnant les clés pour le faire; et que le successeur de Pierre, le Pape, continue cette mission.
Nous, les catholiques, nous savons que les papes aussi sont des pécheurs. ... Nous savons ainsi que le charisme du Pape n'est pas de changer l'enseignement de l'Eglise pour accueillir nos derniers désirs, mais de nous pousser à changer nos vies afin de nous conformer à la volonté de Dieu.
Parfois, il faut l'évènement d'une entière paroisse épiscopalienne rejoignant Rome pour nous rappeler quel grand don nous avons dans la personne et le ministère du Successeur de saint Pierre.
Dans l'article, une femme ex-anglicane racontait que le moment le plus émouvant pour elle fut quand, pendant la prière eucharistique, le pasteur pria pour "Benoît, notre pape".
Comme le notait Walker Percy: "Enlevez-nous Rome, et ce qui nous restera, c'est Berkeley !" (ndt: prestigieuse université californienne)
Viva il Papa!