Hier, dimanche,
je suis allé visiter un malade dans un quartier. Sur le chemin du retour, des
gens m’appellent pour que je puisse voir un jeune de 25 ans,, qui a été arrêté
à Bocaranga par la Seleka pour une question d’argent (dans laquelle il n’était
pas concerné), et puis amené ici à Bozoum. Les rebelles de la Seleka l’ont
gardé 11 jours, l’ont ligoté et torturé : à cause des coups, il a perdu un œil, et ses
bras et ses mains sont paralysées… Pour le faire sortir et l’amener à l’hôpital,
la famille a dû payer 90.000 f CFA.
Ce matin, lundi,
une maman, veuve d’un pasteur qui a perdu la vie dernièrement à cause des tirs
sauvages pendant la fête du Ramadan (il souffrait d’hypertension) est venue
pour me prier de faire quelque chose pour son fils. Il avait un fusil
artisanal, qu’il a remis au chef de quartier, Mais il a été arrêté, ligoté et
torturé. Lui aussi a perdu un œil et a les bras bloqués… Les Seleka demandent
150.000 f.
A ce point, j’ai décidé
d’aller voir les Seleka.
Arrivé à la base,
il n’y avait que 1 homme armé. Les geôles par contre étaient pleines… J’ai
commencé à demander quand ils vont terminer de torturer les gens et de les
garder en prison… Il y en a d’autres qui sont arrivé, et j’ai demandé où était
le chef. Ils m’ont indiqué la maison de l’autre côté de la route, où réside le « colonel »
des Seleka. J’y suis allé. J’étais en train d’attendre, quand d’autres Seleka
sont arrivés, et ils m’ont menacé en disant qu’ils vont me tuer.
Le « Colonel »
est arrivé. On s’est assis et on a commencé à discuter. J’ai dit que je venais
pour ces abus, et j’ai expliqué ce qui s’était passé. Il a dit que c’est leur
travail. J’ai dit que ce n’est pas leur travail d’arrêter les gens, et surtout
de les taper. Il a dit qu’il sont des militaires, donc ils peuvent faire ce qu’ils
veulent. J’ai demandé alors au moins de libérer
celui qui était grave, mais il a refusé.
C’est à ce point
qu’un autre « Colonel » (un certain Goni) est arrivé, en criant qu’il
allait me tuer. Que je n’avais pas le droit de venir plaidoyer pour les gens.
Il a menacé avec son arme, et puis il m’a giflé…
A ce moment, je suis parti.
Comment on peut
continuer? quand il y a 9 barrières
entre Bozom et Bangui, et 9 entre Bozoum et Ngaundaye. Quand ces rebelles ne
respectent aucune autorité, aucune loi....
Jusqu'à quand ça
va continuer cet enfer?
Quelle misère! Ils commencent à te gifler maintenant, quelle pauvreté! Je ne crois pas à la dissolution de Séléka.
RépondreSupprimer...Et vraiment désolé bien-sûr que tu subis de telles conséquences, qui démontrent le prix à payer pour oeuvrer pour les droits de l'homme.
RépondreSupprimer