après Bozoum, en direct depuis Bangassou: Grande Foire !

Suzanne

Grande Foire !

Et cette année encore, malgré tout, nous avons réussi à organiser la Foire agricole de Bozoum ! 17 foires, de 2004 à aujourd'hui.

L'année dernière, à cause de la guerre, nous n'avons pas pu la célébrer. Et cette année, les difficultés demeurent. Les zones de Bocaranga, Ndim et Ngaundaye sont le théâtre d'affrontements entre rebelles ; des mercenaires russes et des militaires centrafricains incitent la population à ne pas aller dans les champs ; des mines se trouvent sur certaines routes et un long pont entre Bocaranga et Bozoum a été détruit, empêchant le passage et obligeant les camions à passer par Bouar (avec des risques supplémentaires et 150 km de route en plus). Et comme si cela ne suffisait pas, les différentes barrières de militaires, de policiers et de carabiniers ont, comme d'habitude, bloqué les camions, exigeant de l'argent pour les laisser passer.

Les dangers et le coût du transport (qui a plus que doublé) ont réduit le nombre de transports. Surtout de loin.

Mais... lorsque nous avons ouvert la Foire le vendredi 28 janvier avec le défilé des coopératives, nous avons vu les visages joyeux et fiers de tant de femmes et d'hommes de Bozoum, de villages proches et lointains.

160 coopératives étaient présentes, un record dans l'histoire des foires. Ils ont exposé toutes sortes de produits dans les stands que nous avions préparés : des mangues de Bocaranga aux haricots couleur café, en passant par les arachides, le riz, le sésame, le karkadè, le maïs, le millet, les salades, les carottes, les tomates...

Trois jours de Foire, et tout Bozoum présent sur le même site : ceux qui achètent, ceux qui vendent, plus les restaurants, les vendeurs de vêtements, de boissons, de nourriture, etc. Une fête pour toute la ville !

Le vendredi après-midi, nous avons visité 25 jardins potagers : un autre spectacle de propreté, de beauté, de précision et de couleurs. Les femmes sont nombreuses. Cette année, il y avait également un magnifique jardin réalisé par une jeune fille de 16 ans qui fréquente la Troisième. Un signe que la terre, le travail agricole, est intéressant !

L'organisation d'une foire est un travail très exigeant. Il y a le personnel de Caritas, qui travaille depuis des années. Et il y a les élèves de notre lycée St Augustin, qui cette année ont fait un excellent travail d'accueil des exposants, mais aussi d'aide pour les contrats, les ventes, les prix et le calcul des ventes réalisées.

Et les résultats, malgré tout, sont très encourageants. En trois jours, tous les produits ont été vendus. Et le chiffre d'affaires était d'environ 60 millions de f CFA (90 000 euros). Une somme d'argent énorme, qui profite aux coopératives, à la ville de Bozoum et à toute la région.

L'évêque de Bouar était également présent, il a ouvert et béni la foire. Notre association "Amicizia Missionaria" d'Arenzano a soutenu financièrement le projet.

Le seul bémol... l'absence de représentants du gouvernement et des principales organisations (FAO et ONG).

Mais c'était quand même une grande Foire !