Des arbres qui tombent et des rebelles qui se lèvent

 

 

 

 

 

Des arbres qui tombent et des rebelles qui se lèvent

Ces derniers jours je suis retourné dans les villages les plus éloignés.

Le vendredi après-midi je suis parti pour Bayanga Didi. On m'avait dit qu'il y avait des arbres tombés sur la route, donc je n'étais pas sûr de pouvoir y arriver. Mais j'ai quand même réussi à passer, et en moins de 3h nous avons parcouru les 72 km de route, en passant par Igwe.

Après une nuit de repos (animée par un loir errant dans la chambre), je pars pour Sinaforo le samedi matin. J'avais déjà prévu de marcher les 7 km entre Yoro et Sinaforo. Mais j'en ai dû ajoutér 2, car en fait il y avait un gros arbre tombé en travers de la route.

Alors que nous partons à pied, un garçon arrive à moto et nous informe qu'il y a des rebelles à Yoro (à 2 km). Je décide de continuer, et après quelques minutes une autre moto arrive et nous dit que les rebelles sont partis. Nous continuons, espérant (et priant) de ne pas les trouver sur la route. Nous traversons Yoro, où les gens effrayés rentrent lentement chez eux, et nous continuons vers Sinaforo, que nous atteignons après une heure et demie de marche.

Ici le village nous attend, mais ils craignaient que je ne vienne pas à cause des rebelles. Aujourd'hui, pendant la Messe, il y a le baptême d'un enfant, Gaston. La Messe est donc très animée et participée.

Nous repartons ensuite à pied vers la voiture, sous un soleil très fort (il est 13h !), et les derniers kilomètres semblent très, très longs !

A Bayanga Didi, après un moment de repos, je rencontre les enseignants de l'école qui a rouvert cette année. Il y a plus de 120 enfants en première année, et c'est une bonne nouvelle. Ensuite, j'ai installé le vidéoprojecteur, et il y a eu un film biblique sur Joseph.

Dimanche matin, après avoir confessé pendant près de deux heures, je célèbre la Messe. Aujourd'hui, l'Evangile parle de Jésus, qui annonce que le Royaume de Dieu est proche. Et je fais naturellement une comparaison entre le gouvernement du pays, qui se limite à peu près à la capitale, et ne fait presque rien pour un village comme Bayanga Didi, et le royaume de Dieu : un Dieu qui connaît tout le monde par son nom, et qui visite ce petit village!

Je pars dans l'après-midi pour Baoro. Dès mon arrivée j'apprends la nouvelle d'une terrible attaque sur Beloko, le poste frontière à environ 200 km de Baoro. Ici, les rebelles ont attaqué le convoi, la base des mercenaires russes et des militaires centrafricains, tuant 4 ou 5 personnes et détruisant les bureaux des douanes et quelques camions…

C'est un moment de haute tension. Aussi parce que, dans quelques jours, du 27 au 29 janvier (vendredi, samedi et dimanche) se tiendra la Foire Agricole de Bozoum. Et nous espérons que tout se passera bien !

 

 

In strada
en route

Bayanga Didi

Sinaforo

Animaletti da compagnia...

Film a Bayanga Didi
La projection du film à Bayanga Didi

 

 

 

Des risques et des voix courageuses

 

 

Des risques et des voix courageuses

Dimanche dernier je suis parti pour Bangui suivre les travaux du chantier de construction du nouveau couvent.

A Bangui je suis allé au centre "Mama Carla", dédié à Carla Pagani, fondatrice et âme de "Amici per il Centraafrica". Ici, il y a une école maternelle et primaire, un institut supérieur de formation des enseignants et un dispensaire avec ophtalmologie, dentiste et bien d'autres réalités.

J'y ai rencontré des amis que je connais depuis des années : Maurizio Pianella, Eric et Giuliano. Maurizio, un dentiste de Bologne, est ici pour quelques semaines pour préparer les futurs dentistes en Afrique centrale. Eric, du Burundi, est le dentiste de ce centre, tandis que Giuliano Emiliani est un bénévole qui se prête à tous les services.

Je prends le repas avec eux (Giuliano est un excellent cuisinier) puis je les emmène visiter le chantier du nouveau couvent de Bangui.

Lundi et mardi je suis au travail avec les ménuisiers de Baoro, et avec eux nous montons 40 cadres de portes et fenêtres.

Mardi soir, je rencontre le nouvel ambassadeur de la République tchèque. Il vit au Nigeria, mais est responsable de plusieurs pays, dont la Centrafrique. Nous passons du temps ensemble, partageant les joies et les soucis de la Centrafrique.

Ces derniers jours, les évêques se sont rencontrés et ont lancé un message très fort et inquiet sur la situation dans le pays. La semaine dernière, le gouvernement a augmenté le prix du carburant de plus de 70%.  Les (peu) de routes sont dans un très mauvais état, et les rares interventions deviennent l'occasion d'une corruption énorme. L'insécurité est encore très élevée dans de nombreuses régions du pays (dont Bozoum). Et il y a une « vente » de terres, de concessions minières et forestières aux Chinois et aux Russes…

La solution? Repartir du Christ, abandonner la logique « ami-ennemi », et construire ensemble l'espérance et l'avenir.

C'est une tâche énorme, et nous ne pouvons pas nous permettre de lâcher !

Le strade
les routes

il cantiere di Bangui
le chantier de Bangui

Louis e Patriot, falegnami
Louis et Patriot, ménuisiers

Giuliano, Maurizio ed Eric