après Bozoum, en direct depuis Bangassou: Semer et récolter

alunni in fuga...
les élèves en fuite

Semer et récolter

Lorsque nos premiers Pères sont arrivés en Centrafrique en 1971, il ne leur a pas fallu longtemps pour rêver d'enraciner la famille carmélitaine parmi les gens du pays. Il y a d'abord eu les laïcs, puis les garçons, avec le séminaire de Yolé, ouvert en 1983.

Et la famille s'agrandit : aujourd'hui, il y a plus de frères centrafricains que de frères italiens.

Et ces jours-ci, la famille s'est encore agrandie. Le vendredi 6 janvier, trois jeunes frères (Frère Aimé, Frère Alfred et Frère Wilfrid) ont fait leur profession solennelle : ils ont promis à Dieu de vivre dans la chasteté, la pauvreté et l'obéissance, pour toujours.

Vendredi après-midi, nous étions nombreux à nous réunir à St Elie, notre couvent à Bouar. La cérémonie est très évocatrice : d'abord, les parents des trois jeunes hommes, dans un geste simple qui correspond aux cultures locales, donnent leur fils à Dieu. Et après l'homélie, toute l'assemblée prie, tandis que les trois jeunes sont allongés sur le sol.

Puis, un par un, ils ont fait leur Profession entre les mains du Provincial, le Père Saverio, puis l'ont signée sur l'autel.

Et après leur promesse solennelle, les 3 jeunes sont accueillis par la famille carmélitaine avec une accolade.

Le lendemain, samedi, nouvelle célébration : les trois profès sont ordonnés diacres, tandis que Frère Regis devient prêtre.

Lundi, nous nous sommes retrouvés à Bouar, pour une journée de réflexion et d'échange, avec tous les pères profès et les jeunes frères de la Délégation. Nous venions de toutes les maisons : Bozoum, Baoro, Bangui et Bouar.

Mardi, je me suis rendu à Bozoum, pour les préparatifs de la Foire agricole, qui aura lieu bientôt. J'y suis allé avec les frères venus d'Italie (le père Andrea Bello et le père Matteo Colzani) et avec le docteur Natalina Pepe, qui est en visite (et travaille) ici à Baoro.

Malheureusement, l'insécurité augmente. Les jours précédents, des attaques ont été menées par les rebelles le long de la route entre Bouar et Bozoum.

Et, dès notre arrivée, nous avons vu les élèves de l'école primaire fuir l'école : la nouvelle était arrivée que des hommes armés étaient " passés " près de Bozoum.

Malheureusement, il y a beaucoup de peur, presque une psychose, dans tout le pays.