Cela fait plus de trois mois que je ne suis pas allé à Bouar, siège du diocèse et aussi d'autres communautés de Carmes ...
Enfin lundi je pars avec l’abbé Mirek, le vicaire du diocèse , qui est venu nous rendre visite.
Sur le chemin, nous croisons un grand convoi de camions qui vont à Bangui : les transports sont toujours dangereux , et ils voyagent sous escorte militaire de la Misca..
A Baoro je rencontre enfin les p.Dieudonné et p.Daniel et les Soeurs . Ils ont passé un mois avec plus de 3.700 personnes , dont 1.400 musulmans . Il y a quelques jours les musulmans ont quitté Baoro pour le Cameroun , et les autres aussi sont partis, pour rentrer chez eux . Mais dans quelle maison ? Plus de 1.300 maisons ont été incendiées par la Séléka ces dernières semaines !
A Bouar salue avec plaisir Pères et Sœurs, des missionnaires courageux qui sont restés malgré tout ! Mardi après-midi nous avons une réunion pour la Caritas , pour faire le bilan de la situation et voir ce qu'il faut faire . Il est impressionnant de voir comment presque toutes les paroisses et maisons religieuses ont ouverts les portes à l'accueil des réfugiés, sans distinction entre les chrétiens et les musulmans ! Pères, sœurs et laïcs de différents âges, et d'un nombre infini de pays (République Centrafricaine , Cameroun, Tchad , Madagascar, Inde , Uruguay , Italie, France , Pologne, République tchèque ... ) : l’Internationale de la charité!
En ces jours p.Emilio Martinez , vicaire général des Pères Carmes Déchaux , qui avait été ici en visite, a eu une grande idée : il a amené 2 roses à Pape François, comme signe du travail accompli par les Missionnaires avec les réfugiés. Voici ce qu'il écrit :
J’ai pu donner ces deux roses blanches au pape François lors de l'audience de mercredi.
Je lui ai dit : Votre Sainteté , ce sont ces deux roses blanches que j’ai apporté de la Centrafrique , et il m'a demandé « d’où ? ». Alors je répète : la République Ccentrafricaine , Votre Sainteté , et c’est une tâche des missionnaires Carmes et de leurs réfugiés .
Je voudrais pouvoir vous transmettre l'émotion que j'ai ressentie quand le Pape s’est retourné vers un accompagnateur, de façon tendre et solennelle en même temps, et lui a dit : " ça c’est à amener chez moi, sur mon bureau . "
Vos visages, vos vies, comme celles de nos sœurs et amis , le visage de chacun des réfugiés , en particulier les enfants ... Tout ce qui était dans mon cœur après ma visite est arrivé dans les mains du pape Fraçocis et je me sentais heureux d’avoir été votre messager et de porter ce grand trésor . Dieu merci !
S'il vous plaît communiquer à tous les frères et sœurs : Le Pape est avec vous , vous êtes avec François !
Merci encore pour tout, votre frère Emilio .
Mercredi, je partis pour le Nord , avec des journalistes de l'Associated Press . Nous passons par Bohong , où il semble que , après des mois de lutte , la coexistence entre musulmans et non -musulmans est possible .
En chemin, nous rencontrons beaucoup de villages brûlés par Séléka en Janvier. Presque toutes les chapelles ont reçu des coups de feu, et les trous sont clairement visibles sur les murs!
A Ngaundaye je rencontre les frères Capucins qui commencent à organiser la reconstruction. J’accompagne le frère François à sa ferme ( qui est à 3 km , et les Séléka ont volé la voiture , et il doit y aller à pied, et il n'est pas jeune ! ) . Ici je peux voir des centaines de jeunes plantes et les mangues greffées.
Et aujourd'hui , le vendredi ,ici à Bozoum, je trouve que les enfants de l'école primaire tous excités parce que c'est la fin du trimestre et il y a la remise des bulletins.
Ça semble peu, mais c’est une étape importante , surtout en ce moment ...
rifugiati alla Misisone di Baoro réfugiés à la Mision de Baoro |
convoglio di camions provenienti dal Cameroun e diretti a Bangui le convoi provenant du Cameroun, destinés à Bangui |
Fra Francesco con i suoi manghi innesati frère Francesco, avec ses mangues greffés |