jeudi 18 février 2021

Une route s'ouvre, lentement

 

 

Une route s'ouvre, lentement

Lentement, très lentement, la Centrafrique semble aller vers une légère amélioration de la situation dramatique qui traîne depuis 2 mois.

Ces jours-ci, les premiers convois de camions commencent à passer, en direction de Bangui. Depuis le 22 décembre, aucun camion n'avait réussi à forcer le blocus mis en place par les rebelles, et la capitale est en grande difficulté. Les prix ont doublé ou triplé, mettant les familles à l'épreuve. Les villes le long de la route ont également subi des répercussions économiques importantes, du fait de l'arrêt des ventes de légumes, de fruits, de manioc, de bois, de charbon et de divers services aux camions de passage (chaque semaine, il y avait entre 600 et 1000 camions dans les deux sens).

Dieu merci, la situation à Bouar commence également à s'améliorer. Grâce à l'aide de nombreuses personnes, en particulier de CRS (Caritas des États-Unis), Siriri.OPS (Prague) et de nombreuses personnes de bon cœur, le samedi 13 février nous avons pu organiser une grande distribution. Plus de 2 800 familles (près de 17 000 personnes) étaient accueillies sur les sites de la cathédrale, Fatima, Saint-Laurent, Saint-Michel, Saint-Elie et dans les 3 séminaires. Et chaque famille a reçu du riz, de l'huile, des sardines, du sucre, du café, des cubes, du concentré de tomate, du savon et du détergent.

Grâce à cette aide et à l'amélioration de la situation, de nombreuses personnes ont pu rentrer chez elles. Aujourd'hui, jeudi 18 février, je passe par Bouar, et je suis frappé par la différence entre la situation actuelle et celle d'il y a une semaine. De 17.000 personnes, il y a maintenant environ 2 à 3.000 personnes qui sont restées, et qui vont partir ces prochains jours.

Samedi, alors que des prêtres et des bénévoles de divers sites distribuaient l'aide, j'ai pu suivre en direct (les merveilles de la technologie: https://www.youtube.com/watch?v=jlzFULgeaE8&feature=youtu.be ) la messe des funérailles de ma maman. Un moment très difficile, mais plein de gratitude envers Dieu pour le don qu'il m'a fait et qu'il nous a fait en la personne de ma mère.

La grâce et l'affection de tant de personnes qui, d'une manière ou d'une autre, ont montré leur proximité (par la prière et des centaines de messages) m'ont beaucoup aidé et soutenu. Merci!

Permettez-moi de partager avec vous la lettre que j'ai envoyée à ma mère, que ma sœur Marisa a lue pendant les funérailles:

 

Ciao maman!

Je veux te saluer encore une fois. Et je sais que ce ne sera pas la derniere!

Je suis Aurelio, ton fils le plus éloigné. Mais je suis toujours proche, malgré les kilomètres, grâce à la prière et à l'affection.

En septembre 1992, alors que j'étais sur le point de partir pour la Mission en Centrafrique, nous nous sommes dit au revoir à l'hôpital. Tu avais tout préparé pour m'accompagner, toi et papa, à Paris. Mais tu étais tombée, avec la fracture d’une vertèbre et tu ne pouvais pas quitter l'hôpital.

Quand je suis venu te saluer pour la dernière fois avant de partir, en septembre 1992, je me souviens que tu m'as étreint avec affection et avec force. Et tu n'as pas pleuré. Je suis sûr que tu l’as fait après que j’ai quitté ta chambre. Mais là, tu voulais m'aider à partir paisiblement.

C'est un peu une image de toute votre vie: laisser toujours passer les autres, ne pas être un fardeau, ne pas déranger ...

Et tu ne voulais même pas déranger qui que ce soit pour mourir, nous laissant un peu soudainement, mais après tant de mois de maladie et d’affaiblissement.

Hier je t’ai vue, grâce au téléphone: bien habillé, le chapelet à la main.

Combien de chapelets tes mains ont-elles égrainés!

Combien de tajarin et de raviole ont fait tes mains!

Combien de caresses et de bonbons tes mains ont donné!

Combien de tissus et ces mains ont cousus! Rideaux, nappes, draps, oreillers et pochettes… disséminés dans toute l'Italie et l'Afrique.

Une foi forte et simple, et la joie de faire plaisir et de donner de la joie aux autres.

Maintenant tu seras enfin avec papa, avec tes fils Giuseppe et Luisella. Et avec les nombreux amis que tu as rencontrés et que tu as encouragés par ton attention et ton affection pendant de nombreuses années.

Tu vas nous manquer, maman, à moi, à Giovanni, à Marisa. À Flavio et Franca. A tes petits-fils, Daniela, Mauri, Valentina et Lu tu manqueras beaucoup.

Mais ta vie laisse une belle empreinte, et nous ne pouvons que remercier Dieu parce qu'il t’a donné et parce que nous avons pu profiter de toi pendant tant d'années.

Et tu continuas, j'en suis plus que sûr, à être proche de nous.

Tu continueras, comme tu l'as toujours fait, à être fière de chacun de nous, fils  et petits-fils.

Aide-nous et accompagne-nous, afin que nous méritions toujours ta fierté.



Saint Elie a una settimana di differenza: prima e ora
Saint Elie à une semaine de différence: avant et maintenat

Saint Elie a una settimana di differenza: prima e ora
Saint Elie à une semaine de différence: avant et maintenat

Distribuzione viveri ai rifugiati della Yolé Carmes
Distribution des vivres aux déplacés de Yolé Carmes




Il vescovo di Bouar con i viveri da distribuire ai rifugiati
L'eveque de Bouar avec les vivres à distribuer aux déplacés

Catechismo domenicale a Samba Bougoulou
Le catéchisme, le dimanche, à Samba Bougoulou

Riprendono timidamente, ma ben scortati, i convogli di camion per bangui
La reprise des convois de camions, timidement mais bien escortés, en direction Bangui


Maman, avec mon frère Giovanni, moi, ma soeur Marisa, et toutes leurs familles
Mamma con mio fratello Giovanni, mia sorella Marisa, e tutte le loro famiglie


 

 

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