après Bozoum, en direct depuis Bangassou: Loins de tout, mais Dieu est proche

Loins de tout, mais Dieu est proche

Je suis rentré de Bangui le jeudi, et le vendredi 29 octobre je suis parti pour les villages les plus éloignés, à plus de 80 km, où je suis resté quatre jours, jusqu'au lundi.

C'est une zone avec peu de routes, très mauvaises. Quelques jours auparavant, un groupe de rebelles avait effrayé la population, volant et pillant ce qu'ils pouvaient. Dieu merci, quand je suis allé là-bas, je ne les ai pas rencontrés. Mais la peur des gens est si grande que samedi, quand je revenais à pied du village de Sinaforo, j'ai vu deux personnes avec un sac sur la tête. Après quelques secondes, ils ont disparu ! En avançant, je vois un sac jeté par terre, abandonné par les deux, que j'entends s'enfuir dans la savane, non loin de là. J'essaie de les rassurer en leur disant que nous ne sommes ni des rebelles ni des soldats...

Le vendredi après-midi, j'arrive à Yoro, un village assez grand. J'y passe les deux premières nuits. Le samedi, je le consacre au village de Sinaforo, à 7 km de là. La route est plutôt un chemin, et avec la pluie elle devient impraticable avec la voiture. En arrivant, je trouve les enfants qui me souhaitent la bienvenue : c'est la fête quand quelqu'un arrive. Même s'ils sont loin de tout, Dieu n'abandonne aucun de ses enfants !

Je rentre à Yoro en début d'après-midi, et je consacre ce temps à discuter avec la communauté chrétienne sur le choix du catéchiste. À 18 heures, je projette un film, spécialement pour les enfants.

Dimanche, j'ai célébré à Yoro, avec un bon nombre de chrétiens. L'après-midi, je suis allé à Bayanga Didi, à 5 km de là. Ici aussi, la route est en ruine, et plusieurs fois je remercie ceux qui ont inventé le double pont et les vitesses reduites, qui permettent à la voiture de franchir les points les plus difficiles.

Ici, nous sommes ò bon point pour la création de l'école maternelle. L'enseignant est à Baoro depuis quelques semaines, pour une période d'étude et de formation. Les parents ont nettoyé la zone que nous voulons consacrer aux enfants, et d'ici la fin de novembre, j'espère que les activités pourront commencer.

Lundi matin, c'est la grande fête de la Toussaint : une belle pluie bénit le village (et ralentit un peu l'arrivée des gens). Et après presque 3 heures de confessions, vers 11h30 je commence la célébration de la Messe, au cours de laquelle j'ai la joie de baptiser 4 nouveau-nés : Roxilia, Augustin, Laurent et Channelle.

Je suis reparti vers 14 heures, en emmenant avec moi une petite fille malade, avec son père et sa mère : elle ne va pas bien depuis des mois, et c'est la seule occasion de voir un médecin.

J'arrive à Baoro juste avant 17 heures, enfin !