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jeudi 20 mars 2014

Problèmes et (tentatives de) solutions






Lundi 17 mars 2013
Depuis quelques jours des jeunes de la ville, qui se disent antibalaka (mais qui n’ont jamais combattu contre la Seleka…) sont en agitation. D’abord ils ont demandé au Comité de Médiation de pouvoir poser des barrières à l’entrée et à la sortie de la ville de Bozoum. Ce Comité (composé par Le SG de la Préfecture, la Maire, le Curé de la Paroisse, un Pasteur, la Présidente des Wali-Gala –commerçantes du marché- , la MISCA et des ONG telles que Caritas, Justice et Paix. MSF, Croix Rouge) avait refusé cette proposition.
Après avoir installé les barrières, les soi-disant antibalaka ont pris le prétexte de la fin de la présence de MSF  à Bozoum pour s’en prendre au personnel de l’Hôpital, en l’accusant d’avoir poussé MSF à partir de Bozoum.
Malgré que le Comité de Médiation et MSF même aient bien précisé que ce départ était programmé, et qu’ils doivent s’occuper des endroits plus en difficulté de la région (Bocaranga, Ngaundaye et Bang, en particulier), ces soi-disant antibalaka n’ont pas cessé de se plaindre et de menacer le personnel de l’Hôpital.
Il faut rappeler aussi que le personnel de l’Hôpital de Bozoum a travaillé pendant tout ce temps de crise, sous les menaces des Seleka d’abord, des Peuls et des Musulmans après, et maintenant sous les menaces des antibalaka. Même pendant les combats, le personnel a toujours assuré la présence et les activités de prise en charge des malades, malgré la peur et les menaces (en janvier, les Seleka ont même tiré dans l’enceinte de cet établissement public).
Ce matin ces soi-disant antibalaka ont envahi l’Hôpital, et ils ont séquestré  Madame l’intérimaire du Médecin, Mme Koikouma Marie Renée,  en la menaçant avec des armes et des bâtons.
Ils ont promis de faire du mal au personnel, et Madame l’Intérimaire a été menacée de mort. Avec l’intervention de la MISCA, ils sont partis, sans oublier de voler une porte et de fermer le forage d’eau (qui est à la disposition des malades et des habitants de la zone)  en demandant une rançon de 100.000 f CFA…
A cause de ces actes, l’Hôpital de Bozoum est fermé et le personnel menacé ne peut pas effecteur son travail au service des malades de Bozoum…
Le Comité de Médiation (qui se réuni chaque jour à 8h 00) a invité ce matin les chefs des quartiers de Bozoum, qui sont venus nombreux. Le but de la réunion est d’essayer d’impliquer la société civile, et en particulier ces chefs, pour qu’il y ait une réaction face aux violences et exactions des soi-disant antibalaka.
Chaque chef a fait un compte rendu de ce qui se passe dans son quartier, et nous avons convenu de :
1.       Organiser  une réunion dans chaque quartier (en impliquant en particulier les femmes) pour une sensibilisation par rapport aux pillages, à la circulation des armes et à la consommation de drogues
2.       Instituer une réunion hebdomadaire chaque lundi, entre Comité de Médiation et chefs de quartiers
3.       Instaurer un Comité de Sages pour régler les conflits (vols, bagarres…)  et éviter ainsi que les soi-disant antibalaka fassent fonction de juges.
4.       Ecrire une lettre au Gouvernement pour attirer l’attention sur l’absence du Préfet et des autorités, et pour demander l’envoi des forces de l’ordre (Gendarmerie et Police)
5.       La mise en exercice de 2 numéros de téléphone pour appeler en cas de danger et de problème

Mardi 18 mars 2014
Je me déplace à Bocaranga, pour organiser l’achat et la distribution de semences d’arachides aux populations affectées de Bocaranga, Ndim et Ngaundaye.
Départ à 6h 15 pour Bocaranga, mais avant je passe voir la MISCA, par rapport aux nombreux tirs de cette nuit. La situation est sous contrôle, mais des soi-disant antibalaka, vers 23h, ont tiré des rafales avec des kalachnikovs contre la MISCA (heureusement sans blessés).
Sur la route, à 85 km, je vois des habits et des colis par terre, à côté de la route. C’est évident qu’il y a eu une attaque contre des Peuls. Plus tard, je reçois la confirmation. Des Peuls de passage, en transhumance avec 100 ou 200 vaches, ont été attaqués et ils sont dispersés. Les antibalaka (et la population) en a profité pour détruire les troupeaux.
Effectivement, soit à l’allée qu’au retour je rencontre plusieurs dizaines d’antibalaka et des gens avec de grands morceaux de viande sur les motos ou sur la tête. D’autres   sont en train d’en fumer des  grandes quantités. D’autres encore poussent des vaches et même des petits veaux vers la ville…
En tout le pays est en acte la destruction du bétail. Au lieu de le mettre en valeur, les gens préfèrent tuer et manger, sans se soucier du lendemain. Et dans quelques mois, ça sera très difficile de trouver de la viande. Sans oublier que la plupart des troupeaux appartiennent à des notables du Tchad…
Au retour, dans le village de Kake, à 30 km de Bocaranga, je m’arrête parce que je vois un grand nombre de Peuls. Il s’agit des femmes et enfants, qui  ont fui l’attaque de dimanche et se retrouvent ici, protégées (au moins en partie) par le village et les antibalaka même…
Ils sont très fatigués, et pas en bonne santé. Je cherche de les rassurer, je demande aux gens de les mettre dans un lieu tranquille, et de chercher de l’eau.
A mon arrivée à Bozoum, j’alerte MSF et la Mission de Bocaranga pour qu’ils puissent aller les voir…
 Mercredi 19 mars 2014
Je pars avec le père Norberto a Baoro (170 km) pour une réunion avec les autres Pères Carmes (de Bouar, Baoro et Bangui). C’est pratiquement depuis un an que nous n’avions pas la possibilité de nous rétrouver. C’est une grande joie !
Jeudi 20 mars 2014
Nous reprenons la réunion de 8h, et la situation est un peu plus tranquille. L’hôpital a recommencé à fonctionner, après  les menaces des antibalaka. Hier certains sont venus présenter des excuses… et on reprend !





Riunione con i capi quartiere
Réunion avec les chefs de quartier

il luogo del combattimento, dove gli antibalaka hanno attaccato i Peuls, che hanno abbandonato tutto quello che avevano
Scène de bataille: ici les Peuls, , attaqués par les antibalaka, ont tout abandonné...



Fiori di frangipane
Fleurs de Frangipanier


un vitello, appena nato e appena rubato...
un petit veau, qui vient de naitre, et d'etre volé...

La concelebrazione della Messa a Baoro
la concélébration de la Messe à Baoro

Marie Renée, l'infermiera minacciata dagli antibalaka
Marie Renée, le major menacé par les antibalaka




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