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samedi 11 janvier 2025

Un million !

Concerto di Capodanno
Le concert du 1er Janvier

Un million !

Fin 2024, les différentes éditions du blog (italien, français, anglais, espagnol, portugais, allemand et tchèque) ont dépassé le million de vues. Merci de tout mon cœur !

2025 a commencé : à Bangassou aussi, il y avait beaucoup d’attente et beaucoup de célébrations. La Cathédrale a commencé l'année par une veillée de prière et la célébration de la Messe.

Le 3 janvier, je suis parti en avion pour Bangui, en compagnie de Mgr Aguirre.

Et le 4 janvier je prends la route à 5h30 pour Bouar : ici les frères carmes étaient en fête car deux jeunes ont fait leur profession solennelle, donnant leur vie à Dieu, pour toujours ! L'un des deux, le Frère Aristide, est originaire de Bangassou !

Le dimanche 5 janvier, je célèbre la Messe pour l'ordination sacerdotale de deux autres jeunes carmes, dans la cathédrale de Bouar. C'est l'un des plus beaux moments de la vie d'un évêque !

Je revois mes frères, et beaucoup de gens de Bouar, de Baoro et surtout de Bozoum.

Dès la Messe terminée, je pars immédiatement pour Bangui, où j'arrive à 21 heures.

Et je me dis qu'il me faut six heures pour faire 450 km, alors que la semaine précédente il me fallait 6 heures pour parcourir ne serait-ce que les 75 km entre Mboki et Obo !

Je suis à Bangui avec Monseigneur Aguirre pour l'Assemblée Générale de la Conférence Episcopale. Nous nous réunissons avec tous les évêques et vicaires généraux du lundi 6 au mardi 14 : c'est le temps des bilans et des rapports des diocèses et de toutes les commissions nationales.

C’est un moment précieux d’écoute et d’échanges, de partage des espoirs et des souffrances de nos communautés, réparties sur tout le territoire. Mais il y a une atmosphère sereine, pleine de respect et aussi de joie : nous ne sommes pas des évêques tristes !

Le vendredi, tous les évêques sont reçus par le Président de la République. Ce fut une longue rencontre, qui a duré plus de deux heures, au cours de laquelle chacun de nous a présenté avec une grande franchise la situation de son diocèse. Ce sont des situations que nous connaissons très bien, des lieux et des personnes que nous avons rencontrés, visités et surtout écoutés. Et nous sommes vraiment la voix des sans-voix ! Et le Président écoute, prend des notes, puis nous remercie parce qu’il sait qu’il a une image précise et véridique du pays. Ce n’est pas une image réconfortante, mais elle est utile pour essayer d’apporter quelques améliorations.

Le dimanche, tous les évêques célèbrent dans la cathédrale et le message de la Conférence épiscopale est lu. Un message d’espoir et d’encouragement pour l’Église et le peuple de Centrafrique.

Pèlerins de l'espoir !





Bangassou (la base dei Caschi Blu)
Bangassou, la base de la MINUSCA





Bouar













Il saluto della Conferenza Episcopale a p.Norberto
La salutation de la Conférence Episcopale au p.Morberto


 


jeudi 2 janvier 2025

Un Noël en évêque

 

Obo

Un Noël en évêque

Beaucoup m'ont demandé à quoi ressemblait le premier Noël en tant qu'évêque.

Maintenant je peux répondre: c'était magnifique !

Le mardi 24, je suis parti en avion à Obo, la paroisse la plus à l'est du diocèse, à 520 km de Bangassou. Je suis arrivé en fin de matinée et à 13h30, nous sommes partis pour Mboki, où nous sommes arrivés après plus de quatre heures, traversant la forêt et rencontrant des antilopes et des dizaines de pintades.

Mboki est une paroisse fermée depuis deux ans, en raison de la guerre. Dans toute la région, et en particulier ici, les différents groupes rebelles (UPC, Seleka, LRA, etc.) ont fait pendant des années une terre de raids, de pillages, de violences et de meurtres : tout le long de la route, il n'y a plus de villages ! Même pendant ces jours, presque tous les soirs j'entends des tirs…

Le curé de Mboki, en avril 2023, avait été menacé et ils lui avaient tiré une balle dans le bras.

Depuis quelques mois, la zone est sous le contrôle de l'armée régulière et de la MINUSCA, et la vie reprend lentement. J'ai choisi Mboki pour célébrer ce Noël : c'est ici, où la vie est plus difficile et où les gens ont plus souffert que Dieu est le plus à l'aise !

A notre arrivée, nous sommes accueillis par beaucoup de personnes, et après une douche rapide, je fête la Messe de la veille de Noël, sous deux beaux arbres, qui forment l'une des plus belles cathédrales du monde! La nouvelle de la naissance de Jésus, Dieu qui devient homme, est la plus belle nouvelle, qui offre espoir et dignité, surtout à ceux qui ont tant souffert.

Le 25, nous nous retrouvons avec toute la communauté pour la Messe. Il y a aussi madame le maire, le chef de l'armée et l'imam : c'est un moment d'espoir, et tout le monde veut être présent. En plus de Noël, aujourd'hui je célèbre le baptême de 4 enfants !

Dans l'après-midi, nous visitons la paroisse : l'église est occupée par l'armée centrafricaine, tandis que le presbytère est devenu la base des casques bleus (Népalais et Pakistanais).

Je visite aussi l'école primaire : il y a plus de 600 élèves et il y a 6 enseignants, tous bénévoles. Et je prends la décision d'aider les enseignants (ils ne sont pas payés, et la communauté devrait assurer leur salaire, mais ils ne peuvent pas le faire !). Je les appelle, et je leur explique que chaque mois je leur remettrai une petite somme (30 euros chacun), et ils en sont très satisfaits. Cela les aidera à mieux travailler et à mieux tenir l'école toute l'année.

Je passe aussi saluer l'imam, qui nous accueille chaleureusement, nous offre du thé, et nous discutons avec lui pendant une longue période : la guerre a été terrible, mais c'est un musulman qui a sauvé la vie au curé de la paroisse blessé et l'a emmené en moto à Obo, l'année dernière ! Le 26 matin, nous célébrons la messe, et après une visite à un autre groupe de soldats, nous partons vers 9h30 pour Obo, où nous arrivons à 16h… et il n'y a que 75 km !

Le vol vers Bambouti, la ville à la frontière avec le Soudan du Sud, a malheureusement été annulé. Et alors nous organisons différemment ma présence et le travail de ces jours. Obo est une terre de frontière, et ici, pendant des décennies, les Soudanais, les Congolais et les Centrafricains ont trouvé refuge. Les vendredis et samedis, nous visitons les différentes communautés et chapelles de la ville, et le dimanche, nous célébrons une belle eucharistie, le jour où, dans toutes les cathédrales du monde, les évêques ouvrent le jubilé de 2025. Le thème est "Pèlerins de l'espérance", et c'est un mot qui vient de toucher profondément ceux qui, depuis des décennies, ont vu les différents groupes de rebelles aller et venir !

Lundi soir, je célèbre la Messe dans une chapelle dans un quartier d'Obo. Ici vivent les habitants des villages de la route de Bambouti, qui ont dû abandonner. Et ici aussi la Parole, le Verbe fait chair, illumine nos vies et apporte joie et dignité à ce qui en a tant besoin.

Mardi 31, après une semaine, retour à Bangassou. Pèlerin de l'espérance : l'espérance portée, mais aussi celle reçue par les enfants, les jeunes et les adultes de cette région extrême du pays !




Ligoua



In strada per Mboki
En route pour Mboki




La scuola di Mboki
L'école de Mboki


Mboki