Vendredi 13 décembre
Ce matin, avant
6h, j'ai pris la route de Bocaranga pour aller à Tatale (50 km) chercher les
blessés de l'attaque des anti balaka le samedi 7 decembre.
à moins de 15 km de Bozoum, je m'arrete parce que les anti balaka sont là, et ils m'attendent.
je les salue. c'est des gens des villages de la route. il y a des élèves, des jeunes, des adultes... ils sont plus de 80.
On commence à parler. ils expriment leur désespoir face aux exactions de la Seleka, et leurs malheurs depuis mars.
je leur dis que la réaction face aux exaction et le fait de se battre pour défendre leur familles et leur village c'est une bonne chose, mais qu'il ne faut pas confondre musulmans et Seleka. Les criminels ce sont les Seleka. Il y a des musulmans et des mbororos qui en ont profité, mais c'est hors question d'attaquer des civiles comme ils l'ont fait à Bozoum, en provoquant la réaction de la Seleka (avec plus de 20 civils innocents tués) et des musulmans, qui maintenant sont tous armés.
Ils comprennenet, et je leur propose d'organiser une réunion avec le colonel de la Seleka... et ils acceptent...
Je continue la route, et dans chaque village il y a des anti balaka. à Tatale, pendant que nous ramassons les blessés, je rencontre le comité d'autodéfense, qui a réagi contre le anti balaka qui samedi ont attaqué les musulmans du village. l'ambiance et bonne, mais... les colonel Yahaya (de Bozoum) a vendu des Kalachnikov aux mbororos.. et ceci complique les choses...
nous rentrons avec une vingtaine de blessé....
je vais essayer de convaincre le colonel à venir demain, sans armes, à la réunion... espérons, et espérons que ce travail donne des fruits...
à moins de 15 km de Bozoum, je m'arrete parce que les anti balaka sont là, et ils m'attendent.
je les salue. c'est des gens des villages de la route. il y a des élèves, des jeunes, des adultes... ils sont plus de 80.
On commence à parler. ils expriment leur désespoir face aux exactions de la Seleka, et leurs malheurs depuis mars.
je leur dis que la réaction face aux exaction et le fait de se battre pour défendre leur familles et leur village c'est une bonne chose, mais qu'il ne faut pas confondre musulmans et Seleka. Les criminels ce sont les Seleka. Il y a des musulmans et des mbororos qui en ont profité, mais c'est hors question d'attaquer des civiles comme ils l'ont fait à Bozoum, en provoquant la réaction de la Seleka (avec plus de 20 civils innocents tués) et des musulmans, qui maintenant sont tous armés.
Ils comprennenet, et je leur propose d'organiser une réunion avec le colonel de la Seleka... et ils acceptent...
Je continue la route, et dans chaque village il y a des anti balaka. à Tatale, pendant que nous ramassons les blessés, je rencontre le comité d'autodéfense, qui a réagi contre le anti balaka qui samedi ont attaqué les musulmans du village. l'ambiance et bonne, mais... les colonel Yahaya (de Bozoum) a vendu des Kalachnikov aux mbororos.. et ceci complique les choses...
nous rentrons avec une vingtaine de blessé....
je vais essayer de convaincre le colonel à venir demain, sans armes, à la réunion... espérons, et espérons que ce travail donne des fruits...
Samedi 14 décembre.
C'est le grand
jour de la réunion avec les anti balaka (des simples paysans qui se sont
constitués en comités d'autodéfense pour protéger leurs familles et leurs
bines, exaspérés par les exactions des Seleka).
A 8h je vais en
ville avec le Sécrétaire de la Préfecture, le Chef Secteur Scolaire et mes
collaborateurs de Justice et Paix. Le Colonel Yahaya de la Seleka appelle son
"Etat Major" et il me passe le téléphone, après avoir expliqué la
question, et avoir assumé la responsabilité de la démarche, il donne son accord
pour que le Colonel puisse venir, sans escorte (c'est la condition que j'ai
exigé).
Entre temps
j'arrive à convaincre quelques responsables musulmans (2 Imams, un chef Mbororo
et le délégué des Transporteurs). J'ai du mail, mais en suite ils sont bien
décidés, et très motivés (et aussi très courageux, en tenant compte que les
antibalaka sont plutôt hostiles envers les Musulmans et les Mbororos, parce que
certains parmi eux ont collaboré et profité de la venue des Seleka).
Au moment de
partir, le colonel est déjà sur la voiture, quand un des Seleka monte avec
beaucoup d'armes… On est obligé de le faire descendre, et le colonel décide de ne pas venir… (ce n'est qu'en suite que
nous allons savoir que les Seleka sont partis avec leur voiture, à grande
vitesse, pour nous suivre, mais ils ont eu un accident et ils ont dû rentrer. Je
n'ose pas imaginer s'ils arrivaient à la réunion en vitesse et armés…).
Nous prenons la
route. Arrivé dans le village… il y a une file impressionnante de gens armés…
Ils sont plus de 500! Ils ont des fusils de fabrication artisanale, des
machettes, des bâtons…
Nous commençons
la réunion, dans laquelle nous laissons exprimer les chefs des gens armées.
C'est impressionnant d'écouter leur cris de détresse et de souffrance. Ils ne
peuvent voyager, ils ont des problèmes avec les éleveurs Mbororos (qui sont
armés, et qui menacent beaucoup), ils ont été blessé, torturés, violé, pillé.
Ils ont perdu des frères, tués par la Seleka (un a été tué et jeté dans le
fleuve)…
Ils sont très
déterminés, et ils lancent un ULTIMATUM de 3 jours pour que les
Seleka déposent les armes et quittent Bozoum… Au cas contraire, ils veulent
entré en Bozoum, et attaquer les Seleka…
Et alors sera le
désastre et le massacre (puisque les anti balaka mélangent Séleka et Arabes… on
aurait un massacre de la population musulmane, et en réaction un massacre des chrétiens…).
Nous
reconnaissons le bien fondé de leurs revendications par rapport au départ des
Seleka. Nous essayons de faire comprendre que, même si certains musulmans et
certains mbororos ont collaboré avec les Seleka, la plupart des musulmans et
des mbororos sont innocents. Il faudra désarmer aussi les Musulmans et les
Mbororos,, parce que le Colonel Yahaya a vendu des Kalachnikovs (au
moins 20…).
Les Musulmans que
nous avons amenés sont très sages, heureusement. Parfois depuis la foule qui
est proche, il y a des cris contre les Musulmans, mais eux ils restent
tranquilles. Ils prennent la parole, et d'abord ils demandent pardon pour le
mal que les Musulmans ont fait, et déclarent de les aider à faire partir la
Seleka, pour qu'on puisse retourner à vivre ensemble dans la paix…
Nous terminons la
réunion avec comme objectif d'obtenir le
désarmement et le départ des Selekas dans le délais de 3 jours… ça
ne sera pas facile, mais on va essayer ensemble… Si on n'arrivera pas… que Dieu
nous aide!
Le nombre des
antibalaka de cette zone est surement de plus de 1.000 éléments. Il y a 2
autres grands groupes, et nous estimons le nombre total entre 2.500 et
3.000 personnes au moins.
Si on
réussit à désarmer les Seleka et les faire partir, le mouvement des anti balaka
est prêt à laisser les armes… ça pourrait faire tache d'huile, et faciliter la
pacification du pays.
15h : réunion
avec les gens qui sont venues ce matin (Secrétaire Préfecture, 5 musulmans,
Père): nous sommes d'accord de lire l'ultimatum au colonel, et de lui donner 2
choix:
·
Les Seleka
quittent Bozoum
·
Les Seleka,
dans le cas qu'ils veuillent rester, doivent se cantonner dans un endroit, et
ne pas sortir dans les rues avec les armes
Nous appelons le
colonel, qui arrive. Mous lui lisons la note des anti balaka, et lui présentons
nos propositions. C'est clair qu'ils ne sont pas trop content…
Nous leur
demandons de prendre au sérieux la propositions, parce que actuellement les
Anti Balaka sont très nombreux et plus puissants, et si les Seleka résistent,
ça risque d'être un massacre pour tous…
Ils vont
réfléchir, et demain 11h ils vont nous donner une réponse.
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