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jeudi 19 mars 2020

Prendre soin du monde






Prendre soin du monde
C'est une des premières fois, depuis que je suis en Centrafrique, que la situation s'inverse ainsi! En général, c'est le reste du monde qui s'inquiète pour nous. Ces dernières semaines, cependant, c'est nous qui sommes préoccupés pour le reste du monde. La crise du coronavirus bouleverse les pays et les continents, tue des personnes et frappe des très nombreuses personnes.
En pensant à nos familles, à nos amis du monde entier, nous réalisons à quel point nous sommes fragiles, mais aussi à quel point nous sommes liés dans l'aventure de la vie, personnes et pays de tous les coins de cette planète.
En Centrafrique, pour l'instant, il ne semble y avoir que trois cas.
Mais l'inquiétude est grande: si le virus arrive ici, ce sera une chose très sérieuse! Il n'y a qu'un seul laboratoire pour effectuer les analyses, et c'est à Bangui, la capitale. Il n'y a pratiquement pas d'installations de réanimation et aucune possibilité d'assistance respiratoire. Les mesures de confinement sont très difficiles, dans un pays où on ne vit pas dans la maison, mais plutôt à l'extérieur ...
Pendant ces jours, la prière, la sympathie et la conscience de vivre un moment très difficile ne manquent pas. Ce matin, la radio de Bozoum, "la Voix de Koyale" a diffusé l'hymne italien, en signe de solidarité et de sympathie. Voici une petite vidéo:
La semaine dernière, nous avons vécu un moment de formation avec les autres prêtres du diocèse.
Lundi, je suis descendu à Bangui pour accompagner Alban, un jeune belge qui a passé deux mois avec nous. Une fois à Bangui, on nous dit que le vol AirFrance, prévu pour l'après-midi, est annulé! Nous parvenons à trouver une place le lendemain, mardi: départ pour Douala, Cameroun, et l'espoir de partir pour Paris ou Bruxelles dans la soirée. Mardi matin, à 5 heures, le vol vers Bruxelles semble avoir été annulé. Mais ensuite, il réapparaît dans la programmation, et Alban s'en va. A Douala, où il doit passer toute la journée, je peux trouver un ami qui l'accueille et le ramène à l'aéroport le soir.
Enfin, avec quelques heures de retard, il part finalement pour l'Europe.
Entre temps je rentre à Bozoum, en passant par Baoro et Bouar. C'est presque 600 km, et au final je trouve aussi deux vaches qui ont décidé de s'asseoir sur un pont, et il n'y a aucun moyen de les faire lever et déplacer jusqu'à ce qu'elles le décident, après plus de vingt minutes.
Et je continue lentement jusqu'à la maison. Comme tout le monde.
 


































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