Giocare
Une petite lampe rouge
Il y a quelques
années, un missionnaire capucin avait une vieille voiture Renault R4. Un jour,
il a vu une étrange lumière rouge. Ça le dérangeait, et il l'a masquée avec du
ruban adhésif. C'était le témoin d'huile... et après quelques kilomètres, la
voiture s'est arrêtée, avec le moteur grillé...
J'ai réfléchi à
ce sujet ces derniers jours. Et je vais vous expliquer pourquoi.
Du vendredi 19
août au dimanche 21, je suis allé visiter les villages les plus reculés :
Sinaforo, Yoro et Bayanga Didi.
Je suis parti
tôt, et en un peu moins de 2 heures et demi je suis arrivé à Yoro, à 75 km de
Baoro. Vers 8h30, je pars à pied pour Sinaforo : la route est déjà impraticable
en saison sèche et maintenant, en pleine saison des pluies, on ne peut y passer
qu'à pied. Je parcours les 7 km en un peu plus d'une heure, et je rencontre ici
les chrétiens et le catéchiste (qui a une infection au pied). Nous célébrons la
Messe, et je retourne à Yoro en début d'après-midi.
A Sinaforo comme
à Yoro, on attend avec impatience un petit grand événement : l'installation du
tabernacle à Bayanga Didi. Cela fait un an que nous préparons cette nouveauté.
La chapelle, sans le tabernacle, est belle, mais il y manque quelque chose : la
présence de Jésus dans l'Eucharistie. L'après-midi, je vais chez Bayanga Didi
pour tout préparer.
Samedi matin, je
confesse pendant 3 heures, puis nous commençons la célébration de la Messe, au
cours de laquelle 5 petits enfants reçoivent le sacrement du Baptême.
À la fin de la Messe,
je place les hosties dans le tabernacle et je branche une petite lampe rouge,
qui restera allumée jour et nuit, témoin silencieux de la présence de Jésus
dans ce village lointain.
J'essaie
d'expliquer aux chrétiens la signification du tabernacle : je dis que la
chapelle est comme un grenier (GOGORO, en Sango, la langue nationale). Le
grenier est toujours un grenier, aussi bien lorsqu'il est vide que lorsqu'il
est plein des fruits du travail de la terre. Mais s'il est plein, le grenier
prend une importance énorme. Ainsi la chapelle : même s'il n'y a pas de tabernacle,
on peut célébrer et prier. Mais avec la présence de l'Eucharistie, la chapelle
prend un autre sens et une autre importance.
Le dimanche je
célèbre la messe à Yoro, puis je rencontre le catéchiste et les conseillers
communautaires. Ils me font part de leurs rêves pour l'église et le village :
un puits, une maison pour le catéchiste, une école maternelle...
Nous verrons bien
!
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