Orgueil paysan
Alors que partout en Europe des milliers d'agriculteurs expriment leur (juste) indignation contre un système qui les paie pour ne pas travailler la terre ou ne pas traire les vaches, en Centrafrique nous avons vécu la grande Foire Agricole de Bozoum.
Trois jours de fête, du 26 au 28 janvier 2024.
La semaine dernière, j'ai accueilli Luisella et Marco à Bangui. Luisella est ma nièce, et elle rêvait de venir en République centrafricaine depuis des années. Elle a donc profité de la disponibilité de Marco, son compagnon, qui est venu comme volontaire en plomberie pour le nouveau couvent de Bangui.
Ils sont arrivés le mercredi 24 janvier. Nous avons passé l'après-midi sur le chantier et le jeudi nous sommes partis à 5h30 pour le Nord. Nous nous sommes arrêtés à Baoro pour le déjeuner et nous sommes arrivés à Bozoum, après presque 600 km, dans la soirée.
Ici, tout était prêt pour la foire, grâce à l'excellent staff de Caritas et aux magnifiques élèves de notre lycée Saint-Augustin, qui se sont occupés de l'accueil, du marketing et de la collecte des données de vente.
Le vendredi matin, nous accueillons le Ministre de l'Agriculture, qui ouvre officiellement la foire.
Une centaine de petites coopératives de toute la région sont présentes. Les plus éloignées ont parcouru 350 km pour être présentes et apporter leurs produits. Et elles improvisent un petit défilé, devant le Ministre, l'évêque et les autorités et invités.
Après les différents discours, le ministre fait le tour de tous les stands. C'est une fête de couleurs, de produits, de formes et de variétés différentes.
L'après-midi, nous visitons les jardins de Bozoum. Les pluies ont duré plus longtemps cette année, c'est pourquoi ils ont eu un peu de retard. Mais ils sont tous plus beaux les uns que les autres. Et le fait qu'il y ait tant de jeunes qui se consacrent à cette activité est un élément de grand espoir.
Samedi matin, j'emmène le ministre, sa délégation et les invités visiter les rizières de Bohoro, à 7 km de Bozoum.
Le dimanche est le dernier jour, qui est aussi celui de la remise des prix aux exposants de la foire et des jardins.
Dans l'après-midi, les lauréats sont appelés et reçoivent un diplôme, une médaille et un prix en matériel agricole.
Et ces visages de femmes et d'hommes, simples mais fiers du travail qu'ils ont accompli avec tant d'humilité, c'est le plus beau prix qu'ils nous offrent.
A l'heure de la clôture de la Foire, il est possible de faire un premier bilan des ventes, qui se situent autour de 40-50 millions de ff CFA (entre 60.000 et 75.000 euros). Un peu moins que l'année dernière, mais un chiffre considérable pour le pays et la ville de Bozoum.
Lundi matin, nous quittons Bozoum à 5h30. En trois heures, nous arrivons à Bouar, à 110 km de là. Nous visitons nos deux communautés et continuons vers Bangui, où nous arrivons à 17h30.
Nous sommes très fatigués, mais très heureux.
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