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jeudi 12 mars 2020

Les petites femmes grandissent





Les petites femmes grandissent
Un peu en retard, car le 8 mars était un dimanche, nous avons voulu célébrer la Journée internationale de la femme dans notre lycée Saint-Augustin ici à Bozoum.
En Centrafrique, dans les écoles, il y a la « semaine culturelle »:  quelques jours dédiés aux activités culturelles (sports, conférences, théâtre, jeux, danses). A la fin de ces journées, le mercredi 11 mars a été consacré principalement aux filles de notre lycée.
Dans le monde scolaire, les filles sont souvent nombreuses dans les premières années du primaire (parfois plus que les garçons). Mais au fur et à mesure qu'elles grandissent, elles sont retirés de l'école pour les consacrer d'abord aux devoirs de la maison (suivre leurs plus jeunes frères et sœurs, aider dans les tâches), puis pour prendre un mari (souvent à un âge très bas). Et donc, à partir de la fin du primaire, le nombre diminue, jusqu'à devenir une petite minorité (parfois moins de 10% de l'ensemble de la classe).
Il est donc important d'encourager les filles à poursuivre leurs études, afin d'élargir les horizons d'une vie qui, pour une femme en Centrafrique, est assez difficile.
Et donc le 8 mars ça devient une opportunité pour nos filles de réfléchir, discuter, mais aussi de s'amuser sereinement, avec des sketchs, des danses, des jeux.
En attendant, nous vivons aussi en Centrafrique au rythme du coronavirus. Dieu merci, pour l'instant, le pays n'a pas (encore) été touché. Nous sommes toujours inquiets, car s'il arrive, ce sera une catastrophe (seul un laboratoire, dans la capitale, peut faire le test).
Mais nous suivons avec appréhension ce qui se passe en Chine, en Italie et en Europe, en Asie, dans les Amériques, en Australie. Et nous portons tous dans la prière, l'affection, la sympathie.



Via Crucis



Tavola rotonda
Carrefour









mercredi 4 mars 2020

Familles





Familles
Cette semaine est consacrée à quelques moments de formation, dont le centre est le mariage et la famille.
Lundi et mardi, le P. Marcello (curé de Bozoum jusqu'en 2002) a travaillé avec tous les catéchistes de Bozoum et des villages (une cinquantaine). Et du mercredi au samedi, 17 couples participent à une formation sur cette dimension importante de la vie et de la foi.
Dimanche après-midi notre évêque, Mgr Mirk Gucwa arrive pour une courte visite. C'est l'occasion de partager les joies et les travaux de la pastorale, et pour lui de visiter rapidement notre paroisse. Lundi matin, je l'accompagne saluer les élèves de notre lycée St. Augustine.
Et pour eux, en particulier pour les filles, une initiative intéressante s'ouvre ces jours-ci à Cuneo (ma grande ville!): à l'occasion de la Journée de la femme, une pépinière (Roagna Garden) offre une partie des ventes pour créer des bourses pour les filles de notre lycée. Depuis que nous avons commencé à encourager les filles avec des bourses (prise en charge de la scolarité) , nous avons vu leur engagement grandir: au cours de la dernière année scolaire (2018/20) dans 3 classes, les filles ont obtenu la première place. Merci Roagna, merci Baramò, merci Salinzucca et merci Paolo Silvestro & amis!
Avec le retour des Peuls (éleveurs nomades) dans la région de Bozoum, en plus du lait, nous avons aussi trouvé quelques surprises: à Bokongo (à 15 km de Bozoum, sur la route de Bangui) les Peuls retournés sont près de 200. Beaucoup, en ces années de guerre, ont tout perdu (surtout du bétail) et ont de grandes difficultés. Je suis allé les trouver et ensemble nous avons essayé de comprendre quels sont les besoins les plus urgents. Ils sont pleins de dignité, très colorés, bien accueillis par le village d’où ils avaient dû fuir en 2013.
La première chose dont ils ont besoin est certainement de se sentir accueillis et protégés. Et puis il y a les problèmes de santé. Je m’active immédiatement pour acheter les médicaments de base (une boîte assez petite, avec des désinfectants, des pommades, des antibiotiques, des antipaludéens etc., ça coûte plus de 300 euros!). Et à partir du lundi, un infirmier part à moto tous les matins pour les visiter et les soigner. Il s'agit d'une initiative de Caritas, et j'espère l'étendre ailleurs, si possible.
C'est aussi pour eux, et pour tous ceux qui recherchent la paix, que nous rénovons la Maison de la Paix en ces jours. Nous l'avions créé au milieu de la guerre, pour avoir un espace de dialogue et de discussion, et grâce à des volontaires, il continue d'offrir la possibilité de résoudre les problèmes et les tensions pacifiquement.
Et le lundi 2 mars, exactement 4 mois après la dernière fois, la pluie tombe enfin à Bozoum!

Peuls a Bokongo





Registro ambulatorio
Registe consultations


Lycée St.Augustin

Formazione dei catechisti
Formation des catéchistes

Formazione al Mttrimonio
Formation Mariage


Maison de la paix

Prima pioggia 2020
Première pluie 2020



jeudi 27 février 2020

Du lait, et les cendres




Du lait, et les cendres
Et après sept ans, le lait est enfin revenu à Bozoum!
Ici, en Centrafrique, il existe une ethnie, les Peuls, composée essentiellement de bergers nomades. Originaires du Nigeria, ils voyagent du nord au sud avec des vaches à la recherche de pâturages.
De nombreuses familles se sont plutôt stabilisées, et il y en avait beaucoup autour de Bozoum. Et, 2 ou 3 fois par semaine, ils nous apportaient du lait frais. Alors que le bétail appartient aux hommes, les fruits du lait (et la transformation en beurre ou en yaourt) sont l'apanage exclusif des femmes.
Malheureusement, avec la guerre, presque tous les Peuls de la région étaient partis. Vendredi dernier, j'ai eu la belle surprise de voir des femmes ici à la Mission qui sont venues vendre du lait! C'est un petit mais beau signe que la situation s'améliore lentement.
Dimanche, nous célébrons les Scouts, un beau mouvement très actif en Centrafrique: à la fin de la messe, 9 jeunes font publiquement leurs promesses.
Lundi je pars pour Bouar, pour monter à Bocaranga mardi. Je suis avec le père Matteo, et avec lui nous rendons visite à nos 3 catéchistes qui fréquentent la première année de formation à l'École des catéchistes, dirigée par les pères capucins, avec d'autres 15 familles.
Le catéchiste est une figure incontournable de l'église africaine: c'est lui qui guide la prière dans les quartiers et les villages, explique le catéchisme, accompagne la communauté chrétienne. Dans les villages où le prêtre ne passe que 2 ou 3 fois par an, c'est lui, le catéchiste, qui est présent, avec sa famille.
Ici à Bocaranga, alors que le matin les catéchistes suivent les cours sur les sacrements, la Parole de Dieu, l'histoire de l'Église, leurs femmes sont formées à l'alphabétisation, à la puériculture, à la couture, à la cuisine ...
Et mercredi, nous avons commencé le chemin du Carême avec l'imposition des Cendres: un signe qui nous rappelle à quel point nous sommes fragiles et faibles et pécheurs. Mais un signe qui nous prépare à nous laisser envelopper, comme l'écrit le pape François, "par les bras ouverts du Christ sur la croix", qui nous appelle à nous confier et à croire en Sa Miséricorde, qui nous libère de tout péché.
Bon chemin de Carême!



Peul - Mbororo



Scuola dei Catechisti - Bocaranga
Ecole des Catéchistes de Bocaranga





Bozoum-Bocaranga